En Côte d’Ivoire, comme dans cinq autres pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Fonds Français Muskoka (FFM) contribue à un meilleur accès des femmes, des nouveau-nés et des adolescents à des soins et services de santé de qualité. Plusieurs projets ayant un grand impact sur le terrain sont menés grâce à ce Fonds. Dans le but de capitaliser les actions conduites en 2023, le FFM et ses partenaires, dont l’OMS, l’UNFPA, ONU Femmes, l’UNICEF et des représentants des Ministères de la Santé des six pays d’intervention, se sont réunis au cours d’un atelier régional tenu du 04 au 08 mars à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Cette rencontre régionale a permis de pointer le niveau très insuffisant de la performance des pays au regard des cibles ODD pour ce qui concerne la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile ; puis, de rappeler l’approche Muskoka 3.0, pour accélérer et influencer les États, les partenaires pour changer les trajectoires actuelles ; avec un focus sur (1) la performance et la résilience des systèmes de santé y compris le niveau communautaire, (2) un environnement favorable pour la santé et le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants, des adolescent(e)s, et des jeunes, (3) le renforcement de la demande des services et l’autonomisation socio-économique et juridique des femmes et des adolescentes. Par ailleurs, basées sur les acquis des dix dernières années, certaines bonnes pratiques ont été discutées comme (1) l’amélioration continue de la qualité des soins maternels prenant en compte les soins respectueux ; (2) la vulgarisation des soins mère kangourou ; (3) le maintien de la réintégration des fille-mères dans le système éducatif formel et non formel et (4) le renforcement des mécanismes communautaires d’alerte précoces pour la prévention et la prise en charge des cas de VBG et MGF.  

La santé maternelle reste un défi pour la Côte d’Ivoire. « Avec 385 décès pour 100 000 naissances vivantes, le pays est encore très loin de l’objectif, fixé par l’OMS ! », a relevé le Professeur Kountele Gona Nakary Soro, Directeur de cabinet adjoint du Ministère de la Santé.

Le pays veut donc maximiser les acquis, basés sur les dix dernières années, de quatre initiatives soutenues par le FFM à savoir :

i- « Gbêkê là-haut-là » dans 18 structures de santé de la région de Gbêkê, au centre du pays, ayant concouru à une amélioration progressive de 2020 à 2022, de 26,6 % du score de qualité des soins maternels et néonatals et une réduction de 48 % des cas de décès maternels dus aux hémorragies du post partum ;

ii- la vulgarisation des soins mère kangourou (SMK). Les SMK ont permis de sauver la vie de 3 888 bébés prématurés ou à faible poids de naissance (750 g à 2300 g) sur 4 278 admis dans les 15 unités opérationnelles appuyées par l’UNICEF (91 % de taux de survie ) depuis 2019 ;

iii- la réintégration des fille-mères dans le système éducatif formel et non formel, qui a permis, en 2023, de suivre 4 365 filles enceintes et d’assurer la réintégration de 25,1 % dont 77,3 % dans le système formel de l’Éducation nationale et 22,7 % dans les formations professionnelles.

iv- le renforcement des mécanismes communautaires d’alerte précoce pour la prévention et la prise en charge des cas de VBG et MGF, ayant conduit en 2023 à 48 cas d’alerte liés à l’excision, dont 37 ont pu être évités.

Dre Fatim Tall, Cheffe du bureau OMS Côte d’Ivoire, a saisi l’occasion pour rappeler que « le Fonds Français Muskoka mis en place en 2010 au Canada est un mécanisme novateur de coordination, d’appui technique et de mise en œuvre d’interventions à haut impact ». Ce qui fait la particularité et la force de ce mécanisme, c’est « son approche intégrée et multisectorielle permettant aux femmes, aux nouveau-nés, aux enfants, jeunes et aux adolescents des pays de la Région de bénéficier de soins et services de santé de qualité, accessibles et abordables en adéquation avec les Objectifs de Développement Durable », a déclaré Arlette Mvondo, présidente du Comité technique régional de pilotage de (COTECH) Muskoka.